Ce poème me parle beaucoup (merci ma chérie de me l'avoir envoyé !)
Depuis ma prime enfance je ne suis pas comme les autres;
Je ne vois pas ce que les autres voient;
Je n’ai pas su tirer mes passions au puits commun.
Ma tristesse ne provient pas de la même source.
Je n’ai pas su éveiller mon coeur à la même joie;
Tout ce que j’ai aimé, je l’ai aimé seul.
Puis, dans mon enfance, à l’aube d’une vie tourmentée,
c’est de chaque profondeur du bien et du mal,
que fut puisé ce mystère qui m’enchaîne toujours.
Du torrent et de la fontaine,
De la falaise rouge de la montagne,
Du soleil qui roulait autour de moi
En son or automnal,
De l’éclair dans les cieux
Qui me frôlait et s’enfuyait,
Du tonnerre et de l’orage,
Et du nuage qui se métamorphosait
(alors que le reste du ciel était bleu)
En démon à mes yeux.
Traduction Stéphane Chabrières